Premières gouttes de pluie et première très grosse sensation au All England Club ! En ouverture de session sur le Centre Court, la championne en titre Marketa Vondrousova a été sortie manu militari par Jessica Bouzas Maneiro. En revanche, Novak Djokovic et Iga Swiatek n’ont pas connu cet écueil et seront bien au rendez-vous du deuxième tour.
Wimbledon – J2 : la championne au tapis, Djokovic et Swiatek sans souci
Une très grosse surprise, des sensations et des confirmations : voici ce qu’il ne fallait pas manquer ce mardi à Wimbledon.
L’exploit du jour : Bouzas Maneiro s’offre Vondrousova !
Sous le toit fermé du Central en raison des conditions climatiques variables à Londres, l’herbe a tremblé ce mardi. Contrainte à l’abandon lors de son huitième de finale à Berlin et visiblement toujours diminuée physiquement, Marketa Vondrousova (n°6) est passée complètement à côté de son premier tour face à l’Espagnole Jessica Bouzas Maneiro (21 ans, 83e mondiale). Bien moins précise qu’à l’accoutumée (28 fautes directes), la tenante du titre a retiré une partie de la pression qui pesait sur les épaules de sa jeune adversaire en commettant trois doubles fautes dès son premier jeu de service (7 au total sur la rencontre).
Cette dernière, qui ne dispute que son troisième tableau principal en Grand Chelem et qui n’avait encore jamais connu la victoire à ce niveau, n’en demandait pas tant. Très solide sur son engagement et très propre (14 fautes directes), elle a converti la totalité de ses balles de break (5/5) pour finalement aisément s’imposer 6/4, 6/2 en 1h07. "Je suis tellement heureuse, je pense que c’est l’un des moments les plus importants de ma vie, c’est incroyable, a confié celle qui a signé sa première victoire en carrière contre une joueuse du Top 40. J’ai joué point par point et ensuite j’ai gagné le premier set. Plusieurs fois, je me suis dit ‘Peut-être que je peux gagner, peut-être que je peux le faire’ mais j’ai essayé de rester calme et concentrée. C’est ce que j’ai réussi à faire jusqu’au dernier point."
Le bonheur et l’ivresse d’une victoire synonyme de révélation d’un côté et la déception d’une sortie brutale et précoce de l’autre : pour la première fois depuis 30 ans (la deuxième seulement dans l’ère Open), la championne sortante est éliminée dès son entrée en lice à Wimbledon.
L’info du jour : Murray ne jouera qu’en double
Opéré d’un kyste vertébral il y a 10 jours, Andy Murray a dû se résoudre à une décision déchirante dans la matinée : pour son dernier Wimbledon, le chouchou du public britannique ne s’alignera pas en simple. "Malheureusement, bien qu'il ait travaillé très dur pour se rétablir depuis son opération il y a un peu plus d'une semaine, Andy a pris la très difficile décision de ne pas jouer en simple cette année, a expliqué son équipe dans un communiqué. Comme vous pouvez l'imaginer, il est extrêmement déçu, mais il a confirmé qu'il jouerait en double avec Jamie et qu'il se réjouissait de participer à Wimbledon pour la dernière fois." Le double champion (2013, 2016) fera donc ses adieux au All England Club en compagnie de son frère, la paire ayant reçu une wild-card pour intégrer un tableau dont le coup d’envoi est programmé en fin de semaine.
Swiatek ne tombe pas dans le piège
Si le gazon londonien a perdu sa plus récente championne, Elena Rybakina (n°4) – sacrée en 2022 – a quant à elle impressionné sur le court n°1. Breakée d’entrée, la Kazakhstanaise s’est ensuite parfaitement réglée pour écarter sans trembler Elena-Gabriela Ruse (6/3, 6/1 en 1h11). Plus rapide encore, Jessica Pegula (n°5) n’a eu besoin que de 49 minutes pour prendre la mesure d’Ashlyn Krueger (6/2, 6/0). Dans un registre similaire, Ons Jabeur (n°10), Jelena Ostapenko (n°13) et Anna Kalinskaya (n°17), ont rallié le deuxième tour sans accroc.
Mais la joueuse la plus attendue de cette partie haute était sans aucun doute Iga Swiatek. Auréolée d’un 4e titre à Roland-Garros et forte d’un nouveau service censé être encore plus efficace sur cette surface – elle a d’ailleurs répété ses gammes entre le premier et le deuxième set – la numéro un mondiale a parfaitement géré un premier tour pourtant piégeux face à Sofia Kenin (6/3, 6/4 en 1h19).
Très peu de déchet (17 coups gagnants pour 12 fautes directes), un bilan impeccable en première (84% de points gagnés) et un score qui aurait pu être plus sévère si elle était parvenue à convertir davantage de balles de break (3/8) : la reine n’a pas tremblé pour glaner sa 44e victoire de la saison, la 20e consécutive. "J’ai eu un bon début de saison donc j’ai l’impression de pouvoir évoluer ici sans m’inquiéter des points au classement ou de quoi que ce soit d’autre, je peux juste me concentrer sur ce que je veux faire, a-t-elle analysé à l’issue de la rencontre. Un de mes objectifs est de parvenir à gagner grâce à mon service. J’ai réussi à le faire sur d’autres surfaces donc j’espère faire la même chose ici […] J’espère que mes progrès porteront leurs fruits." Au prochain tour, elle affrontera Petra Martic.
Djokovic rassurant, Rublev inquiétant
Le septuple vainqueur va bien, merci pour lui. A son aise à l’entraînement moins d’un mois après une opération du ménisque droit, Novak Djokovic a confirmé ses bonnes sensations en match aujourd’hui face au qualifié Vit Kopriva (6/1, 6/2, 6/2 en 1h58). L’actuel n°2 mondial n’a montré aucun signe de fébrilité ou de nervosité au cours d’une partie durant laquelle il a remporté 90% de points derrière sa première, tout en ne commettant que 16 fautes directes. "Je suis très satisfait de la façon dont je me suis déplacé sur le court, a confirmé l’intéressé en interview. Cette année, les circonstances étaient un peu différentes pour moi lors de mon arrivée ici, à cause de mon genou. Je ne savais pas comment ça allait se dérouler sur le terrain car les practices sont toujours très différents des matchs officiels. Je suis très content de mon jeu et de mes sensations." Sur le papier, il aura de nouveau l’occasion de réciter ses gammes au prochain tour face à la wild-card Jacob Fearnley, 277e mondial.
Une entame tout aussi tranquille pour Alexander Zverev (n°4). Très ambitieux dans un tournoi où il n’a encore jamais dépassé les huitièmes, le finaliste du Grand Chelem parisien n’a laissé que des miettes à Roberto Carballes Baena (6/2, 6/4, 6/2 en 1h53). "J’ai connu des difficultés sur ces magnifiques courts lors des éditions précédentes mais je vois les choses différemment cette année. D’une certaine manière, je me sens beaucoup plus impliqué et vivant ici et j’espère que je pourrai le montrer lors des prochains matchs" a affirmé celui qui affrontera Marcos Giron au deuxième tour. A noter également les qualifications d’Hubert Hurkacz (n°7), Alex de Minaur (n°9), Stefanos Tsitsipas (n°11), Taylor Fritz (n°13) ou encore d'Holger Rune (n°15)
En revanche, l’aventure londonienne d’Andrey Rublev (n°6) a pris fin très tôt, trop quand on connait son potentiel. Auteur d’une saison globalement décevante voire inquiétante, il a offert sur un plateau une première victoire sur le circuit ATP à l’Argentin Francisco Comesana (122e mondial). Trop brouillon (39 fautes directes) et en panne de premières, il a cruellement manqué d’efficacité sur l’engagement adverse (2/10 balles de break converties). Une douzième défaite en 2024 (la 3e de rang) qui poussera sans doute le vainqueur du tournoi de Madrid à une nouvelle remise en question.
Le "french corner" : une première pour Giovanni "Ace" Mpetshi
Rublev n’est pas le seul joueur tête de série à être tombé ce mardi… Entre les gouttes, le Français Giovanni Mpetshi-Perricard a remporté la première victoire de sa carrière en Majeur face à un client, en la personne de Sebastian Korda (n°20). Finaliste à 's-Hertogenbosch puis demi-finaliste au Queen’s, l’Américain s’est procuré 11 balles de break sans en convertir une seule et a fini par plier sous la puissance de feu du serveur français (51 aces), au terme d’une tie-break party de haute volée (7/6(5), 6/7(4), 7/6(6), 6/7(4), 6/3 en 3h21). Un peu plus tard dans la journée, Arthur Fils et Caroline Garcia ont également composté leur billet pour le deuxième tour.