A une semaine du début du tableau principal de Wimbledon, quoi de mieux que de glaner un premier titre sur gazon pour faire le plein de sensations et de confiance ? C’est ce qu’ont réussi à réaliser Jannik Sinner, Tommy Paul, Jessica Pegula et Yulia Putintseva ce week-end.
ATP / WTA : Sinner, un nouveau costume sur mesure
Affublé de sa nouvelle parure de n°1 mondial, l’Italien a remporté son premier tournoi sur herbe à Halle.
Débuts tonitruants pour le patron
Confortablement installé au sommet de la hiérarchie mondiale depuis le 10 juin, Jannik Sinner a étrenné avec brio son nouveau statut sur les courts de l’ATP 500 d’Halle. En battant son ami – et partenaire de double cette semaine – Hubert Hurkacz en finale (7/6(8), 7/6(2) en 1h49), il est devenu le huitième joueur (depuis 1973 et la création du classement ATP) à être sacré dès sa première sortie en tant que n°1 mondial, le premier depuis Andy Murray aux Finales ATP 2016.
Bousculé par Tallon Griekspoor, Fabian Marozsan et Jan-Lennard Struff qui lui ont tous pris un set au tie-break, le récent demi-finaliste de Roland-Garros a fait étalage de son panache et de son légendaire sang-froid pour franchir tous les obstacles, trustant au passage la top tendance tennis sur les réseaux sociaux grâce à des coups venus d’ailleurs.
Plus serein face à Zhizhen Zhang dans le dernier carré, il a donc confirmé sa montée en puissance et sa maîtrise sur la dernière marche, contre celui qui occupe officiellement la 7e place mondiale ce lundi. Particulièrement redoutable sur herbe, le champion de l’édition 2022 a donné du fil à retordre au nouveau boss en ne concédant jamais son engagement et en obtenant une balle de set dans le jeu décisif de la première manche.
Mais au petit jeu du "qui aura le meilleur service ?", Sinner s’est montré impérial en remportant 94% de points derrière sa première balle (44/47) et 68% derrière sa deuxième ! "C’était un match difficile contre Hubi, a concédé le champion. Je savais que je devais très bien servir et très bien jouer les quelques points clés dans chacun des sets. J’ai essayé de produire mon meilleur tennis dans les moments importants et je suis heureux d’avoir réussi à le faire. Je suis globalement très content de mon tournoi parce que c’est la première fois que je gagne sur gazon et c’est un très bon sentiment."
Un premier trophée qui vient réparer une certaine anomalie tant le natif de San Candido semble à l’aise sur cette surface depuis plusieurs années. Battu par Novak Djokovic en quarts de finale puis en demi-finales au All England Club ces deux dernières saisons, il s’avance en grand favori de cette nouvelle édition dont le coup d’envoi est programmé le 1er juillet. "J’ai hâte d’y être ! L’année dernière, j’ai atteint le dernier carré et j’y ai joué un très bon tennis, a-t-il poursuivi. Je suis plus confiant, c’est certain. S’il est évident que le gazon est un peu différent ici et à Wimbledon, j’ai encore une semaine pour me préparer et j’espère que ce sera un très bon tournoi."
Nul doute que le champion de l’Open d’Australie mettra toutes les chances de son côté pour tenter de remporter un deuxième Majeur en 2024. Un cru d’ores et déjà exceptionnel au vu de son bilan fin juin : 38 victoires, 4 défaites, 4 titres et une place au chaud sur le toit du monde.
Le Queen’s a un nouveau roi
Si Jannik Sinner s’avancera en favori n°1 à Wimbledon, c’est aussi parce que Carlos Alcaraz s’est beaucoup moins distingué au Queen’s. Tenant du titre, il a vu la défense de sa couronne être brutalement anéantie dès les huitièmes de finale par le n°1 britannique Jack Draper, récemment sacré à Stuttgart. Conséquence directe de cet échec précoce, le champion de Roland-Garros perd une place au classement, au profit de Novak Djokovic. Malgré une opération du ménisque du genou droit il y a moins de trois semaines, le Serbe sera à Londres cette semaine pour se tester en vue d’une éventuelle participation au troisième Grand Chelem de l’année.
Mais celui qui a le plus profité de l’élimination précoce du champion sortant n’est autre que Tommy Paul. Dans l’ouest de Londres, l’Américain s’est montré particulièrement impitoyable, ne perdant qu’un seul petit set – face justement à Jack Draper en quarts de finale – pour décrocher le titre le plus prestigieux de sa carrière.
Vainqueur en finale de Lorenzo Musetti (6/1, 7/6(8) en 1h28), il était particulièrement fier de voir son nom accolé à ceux de ses prestigieux compatriotes vainqueurs au Queen’s Club, comme Jimmy Connors, John McEnroe, Pete Sampras ou encore Andy Roddick : "C’était mon but de mettre mon nom à côté des leurs, merci à toute mon équipe pour ça." Ce troisième titre en carrière (après les ATP 250 de Stockholm en 2021 et Dallas en février) lui permet de grimper au 12e rang mondial et de devenir ainsi officiellement n°1 américain ce lundi.
Pegula, retour gagnant
Les Etats-Unis décidemment en haut de l’affiche puisqu’une autre représentante de la bannière étoilée a brillé au WTA 500 de Berlin. Pour son deuxième tournoi depuis son retour d’une blessure aux côtes qui l’a privée de tournée sur terre battue, Jessica Pegula s’est adjugée le cinquième titre de sa carrière et le premier sur herbe.
Tombeuse de sa grande amie Coco Gauff (sa première victoire sur une Top 10 cette année) dans le dernier carré, elle a renversé une situation plus que compromise contre Anna Kalinskaya en finale, sauvant la bagatelle de cinq balles de match dans la troisième manche (6/7(0), 6/4, 7/6(3) en 2h38) !
"Je savais que je pouvais bien jouer sur cette surface et le fait d’évoluer quelques semaines sur gazon a clairement porté ses fruits. J'ai joué un très bon tennis cette semaine et j'ai battu de très bonnes joueuses. C'est génial de pouvoir arracher une victoire comme celle-là […] Je ne me suis jamais rendue à Wimbledon avec autant de confiance, j’ai disputé de longs matchs, j’ai préparé mon corps et j’ai aussi dû faire face à des retards en raison de la pluie. C’est une chose qui peut arriver à Londres donc c’est aussi une très bonne préparation mentale. Je pense que je vais me sentir bien là-bas" a confirmé la n°5 mondiale, qui a terminé sa demi-finale dimanche matin avant d’être sacrée l’après-midi.
Putintseva ne s’y attendait pas
Titrée deux fois sur terre battue (Nuremberg en 2019 et Budapest en 2021) et finaliste malheureuse à trois reprises sur dur, Yulia Putintseva a glané son premier trophée sur herbe dès sa première finale ce week-end à Birmingham. Opposée à Ajla Tomljanovic, la Kazakhstanaise a effacé un break de retard et sauvé deux balles de set dans la deuxième manche pour finalement conclure au jeu décisif et s’éviter une troisième manche toujours piégeuse (6/1, 7/6(8) en 1h27). "Je ne peux pas vous dire ce que je ressens exactement parce que je ne m’attendais pas du tout à ça, a-t-elle expliqué avec le sourire. C’est assez déroutant parce que j’ai toujours été bonne sur terre battue mais soudainement je suis bonne sur herbe ! Je prends, c’est génial !".