Devant de nombreux vétérans invités pour célébrer le Lt. Joe Hunt Military Appreciation Day, les stars de la WTA et de l'ATP ont une nouvelle fois fait le spectacle sur les courts de Flushing Meadows. On connait désormais le nom de tous les qualifiés pour les huitièmes de finale du simple dames et hommes.
US Open J6 : Jabeur in extremis, Alcaraz lâche un set
La Tunisienne a livré une nouvelle grosse bataille pour rejoindre les autres favoris en deuxième semaine.
Le dur labeur de Ons
Souffrante et passée proche de la correctionnelle lors de ses deux premiers matchs contre Camila Osorio et Linda Noskova, Ons Jabeur a remis une pièce dans la machine à miracles ce samedi soir contre Marie Bouskova (n°31) en ouverture de night session sur le court Arthur Ashe. Empruntée physiquement, la Tunisienne a tenté de prendre le jeu à son avantage mais s’est heurtée à un déficit de réussite, de réalisme et de sensations. Elle s’est ainsi rapidement retrouvée menée 5-2 par une joueuse en confiance puisqu’elle restait sur quatre victoires consécutives face à des membres du Top 10.
Une entrée en matière délicate mais compensée par une âme de guerrière et un toucher hors du commun lorsqu’il s’agit de placer une amortie inatteignable ou un slice long de ligne. Mais malgré un retour à 5-5, la manche inaugurale est tombée dans l’escarcelle de la Tchèque, bien décidée à poursuivre sa très belle série. Un premier coup derrière la tête toutefois insuffisant pour définitivement enterrer une finaliste sortante aux traits tiraillés entre détermination, épuisement et inquiétude.
Repartie au combat, elle est parvenue à breaker avant que sa vis-à-vis ne se blesse et soit contrainte de prendre un temps mort médical en dehors du court. Peut-être déstabilisée par ce coup d’arrêt et les déplacements plus que laborieux de la tête de série n°31, Ons a de nouveau déjoué, augmentant un peu plus son quota de fautes directes (63 au total sur la rencontre). Finalement poussée dans un tie-break extrêmement dangereux où elle s’est retrouvée à deux points de l’élimination, la "Ministre du Bonheur" a encore fait preuve de caractère pour recoller à une manche partout.
La dramaturgie enfin mise de côté, la rencontre a ensuite logiquement tourné à l'avantage de la récente finaliste de Wimbledon. Au courage, Bouzkova s'est accrochée jusqu'à la fin en sauvant deux balles de match sans toutefois réussir à inverser une énième fois le cours de l'histoire (5/7, 7/6(5), 6/3 en 2h56). "C'était un match très difficile pour toutes les deux, a confié une Jabeur soulagée en fin de rencontre. Combien j'ai dû faire d'amorties pour la faire courir et qu'elle lâche (rires) ? Plus sérieusement, c'est toujours difficile de jouer contre une adversaire blessée. Je suis très heureuse d'avoir réussi à m'en sortir." Au prochain tour, elle devra sans doute se montrer plus régulière pour espérer battre Qinwen Zheng.
La bataille du soir : Zverev fait plier Dimitrov
Depuis Flushing Meadows ou devant une télévision, il était bien difficile de choisir entre la lutte de Jabeur ou le combat des chefs mené par Alexander Zverev et Grigor Dimitrov. Sur la lancée de sa victoire face à Andy Murray, le Bulgare a livré une prestation de haute volée pour glaner le premier set avant de faire le break dans le suivant. Dos au mur, l'Allemand a refait son retard avant de sauver deux balles de deux manches à rien dans un autre tie-break, cette fois irrespirable. Un coup de massue pour l'un, l'ouverture d'une autoroute vers le succès pour l'autre (6/7(2), 7/6(8), 6/1, 6/1 en 3h42). On ne peut que regretter que cette bagarre n'ait pas duré deux sets supplémentaires... Reste à savoir si Sascha développera la même qualité de jeu face à Jannik Sinner.
Alcaraz - Sinner, le remake se précise
Les deux plus grandes stars de la nouvelle Next Gen sont toujours en course pour disputer le remake annoncé de leur incroyable quart de finale de l’an passé. Dans un duel qui a tenu ses promesses, Jannik Sinner a écarté un très valeureux Stan Wawrinka afin de rallier son 10e huitième de finale en 16 tournois majeurs (6/3, 2/6, 6/4, 6/2). Ici-même au premier tour de l’édition 2019, les deux hommes s’étaient affrontés et le Suisse l’avait emporté en quatre manches. Mais quatre ans en âge tennistique, c’est une éternité et depuis, l’Italien a totalement changé de dimension. "Les choses ont beaucoup changé depuis ce rendez-vous ! Je suis content de mon match aujourd’hui contre Stan. Je n’ai pas tout bien fait mais je suis très heureux de passer. Etre en deuxième semaine, c’est toujours un très bon sentiment. Je vais continuer de tenter d’élever mon niveau de jeu."
Un peu plus tôt, Carlos Alcaraz a lui aussi concédé son premier set de la quinzaine face à Dan Evans (6/2, 6/3, 4/6, 6/3). Opposé à sa première tête de série (n°26), le champion en titre s'est sublimé pour écarter un adversaire souvent sous-coté et dont la palette complète peut gêner n’importe qui. "Dan est un adversaire difficile et dangereux, il adore venir au filet et il a un très bon toucher, a confirmé le vainqueur. C’est aussi mon jeu donc ça a fait un bon match, nous nous sommes bien battus et on a fait de très gros points. Je suis heureux de me qualifier pour jouer un nouveau huitième ici."
Toujours en course pour devenir le premier joueur masculin à conserver son bien à New York depuis un certain Roger Federer (de 2005 à 2008), l’élève de Juan Carlos Ferrero est en mission. "J’ai bien évidemment regardé le tableau et je sais qui sont les adversaires que je pourrais affronter. Défendre mon titre est mon objectif principal, ce n’est pas arrivé depuis Roger et je veux écrire l’histoire de ce tournoi." Matteo Arnaldi est prévenu.
Le point du jour : Carlos Alcaraz
Parmi les nombreux échanges de grande qualité qu’il y a eu entre les deux hommes ce samedi, comment ne pas retenir cet incroyable passing en bout de course du Murcien pour faire le break et mener 4-2 ? De quoi laisser son adversaire (et les spectateurs) bouche-bée, même si ce dernier a aussi beaucoup souri tout au long de la rencontre. "Nous nous sommes amusés tous les deux, c’est agréable de voir ça sur un court. On joue pour rendre les gens heureux et les divertir. C’est super de ressentir cette énergie" a conclu le patron du circuit.
La perf’ du jour : Forza Arnaldi
Pour son premier US Open et son troisième Grand Chelem d’une carrière qui s’annonce dorée, Matteo Arnaldi multiplie les performances impressionnantes sur les courts du Billie Jean King National Center. Vainqueur d'un duel homérique face à Arthur Fils au 2e tour, l'Italien de 22 ans n'a fait qu'une bouchée de la tête de série n°16 Cameron Norrie (6/3, 6/4, 6/3 en 1h57). De quoi s'offrir une affiche de rêve contre le numéro un mondial en huitièmes de finale. "Quand j'ai vu le tirage au sort, c'était mon objectif de jouer contre lui, a expliqué celui qui occupait encore le 134e rang mondial en début de saison et qui sera au minimum 47e à l'issue du tournoi. Quand on repense à ma situation au début de l'année, c'est juste incroyable de voir où j'en suis aujourd'hui. J'essaie juste de prendre les matchs les uns après les autres et de profiter de ce moment."
Medvedev s'est simplifié la tâche
Dominateur dans les deux premières manches, Daniil Medvedev était tout proche de voir sa nuit se prolonger sur le court Arthur Ashe. Opposé à Sebastian Baez, récent vainqueur de deux titres (à Kitzbühel et Winston Salem) et sur une impressionnante série de 12 victoires consécutives, le 3e joueur mondial s'est retrouvé mené 4-1 dans le troisième set et a même dû défendre quatre balles de 5-1. De retour aux affaires, il a également sauvé une balle de set pour recoller à 5-5 avant de finalement conclure au tie-break (6/2, 6/2, 7/6(6) en 2h40). Dimanche, il a rendez-vous avec Alex de Minaur pour une revanche du quart de finale de Toronto.
Sabalenka et Vondrousova sans pitié, Pegula forte tête
Programmée en ouverture de journée, Aryna Sabalenka n’a pas pris de retard pour le déjeuner. Comme l’an passé, la n°2 mondiale – qui accèdera au trône si Iga Swiatek ne fait pas mieux qu'elle dans ce tournoi – était opposée à Clara Burel au troisième tour et n’a laissé filer que deux petits jeux en route (6/1, 6/1 en 1h00). Très agressive sur l’engagement de la Française (30% de points gagnés sur sa deuxième balle), la double demi-finaliste à Flushing Meadows (2021 et 2022) a aisément bouclé sa 47e victoire de la saison, son record personnel. Elle n’a perdu que 12 jeux depuis son entrée en lice et abordera son huitième de finale contre Daria Kasatkina en pleine confiance.
Si elle a laissé revenir Greet Minnen dans la partie en fin de deuxième manche alors qu’elle menait 5-1 (6/3, 6/4 en 1h28), la 14e joueuse mondiale n’a toutefois pas autant souffert que lors de ses deux premières sorties au cours desquelles elle avait concédé la première manche contre les Américaines Alicia Parks et Sofia Kenin. Reste à savoir si elle parviendra à prendre sa revanche de Cincinnati et ainsi rééquilibrer son bilan face à la championne de l’Open d’Australie (4-2).
Entrée sur le court à la suite de la grosse bagarre du soir entre Alexander Zverev et Grigor Dimitrov, Marketa Vondrousova n'a pas fait dans le détail en disposant aisément de la tête de série n°22 Ekaterina Alexandrova (6/2, 6/1 en 57 minutes). Une 10e victoire consécutive en Grand Chelem qui lui permet de retrouver les huitièmes de finale à Flushing Meadows, cinq ans après son unique apparition à ce stade de la compétition.
Opposée à la résiliente Elina Svitolina, l'étoile locale Jessica Pegula a fait preuve de caractère et d’autorité pour stopper l’excellent parcours de l’Ukrainienne en Grand Chelem – quart de finaliste à Roland-Garros puis demi-finaliste à Wimbledon pour son grand retour à la compétition depuis la naissance de sa fille Skaï – cette saison (6/4, 4/6, 6/2). La 3e joueuse mondiale, qui compte six quarts de finale en Majeur à son actif, affrontera sa compatriote Madison Keys pour avoir le droit d’en disputer un septième. "Quand on a vu le tirage au sort, on a vu que nous étions encore dans la même partie de tableau, comme lors des trois ou quatre derniers tournois, a-t-elle souri en bord de court. On s’est juste dit que le monde voulait nous voir jouer ensemble ! Je suis contente qu’on puisse vous offrir ce spectacle les amis."
La stat’ du jour : 100
En se sortant du piège tendu par Liudmila Samsonova (5/7, 6/2, 6/2), Madison Keys a enregistré la 100e victoire de sa carrière en Grand Chelem. Un succès qui lui ouvre donc les portes d’un petit huitième entre amies, son premier ici depuis 2019.
L'image du jour : 🌰
Quelle meilleure excuse que "l'apparition d'un écureuil sur le court" pour interrompre et rejouer un point ? Définitivement, l'US Open est un tournoi à part !