US Open 2024 – J3 : coup de chaud à New York

Zverev en température, les Américains font le show

Quand le thermomètre s’emballe, il est important de garder la tête froide. Et c’est exactement ce qu’est parvenu à faire Alexander Zverev (n°4) sur le court Louis Armstrong. Poussé à jouer son meilleur tennis par le Français Alexandre Müller – notamment en fin de deuxième manche où ce dernier a même mené 5-2 dans le tie-break –, le finaliste de Roland-Garros s’est imposé 6/4, 7/6(5), 6/1 en 2h26.

Aux variations et au petit jeu, il a répondu par sa puissance (43 coups gagnants dont 15 aces) et sa gestion des longs échanges. "Il a joué un tennis extraordinaire, surtout à la fin du deuxième set où il était meilleur que moi, a commenté l’homme aux 54 victoires cette saison. Mais j’ai réussi à trouver la solution et bien sûr, je suis heureux de m’en être sorti en trois manches. Maintenant, il faut se reposer car il fait très chaud et les conditions sont difficiles." Désormais, le finaliste de l’édition 2020 a rendez-vous avec l’Argentin Tomas Martin Etcheverry, tombeur de son compatriote Francisco Cerundolo (n°29) au terme d’un très gros combat de 4h05 (6/3, 4/6, 6/4, 1/6, 6/3).

Autre tête de série qualifiée sans encombre malgré un troisième set plus disputé que les deux précédents, Grigor Dimitrov (n°9) n’a fait aucun cadeau à Rinky Hijikata, exceptées quelques serviettes récupérées par le Bulgare à l’issue du premier jeu. Vainqueur 6/1, 6/1, 7/6(4) en 2h10, il affrontera Tallon Griekspoor pour une place en huitièmes de finale. Le Néerlandais a bénéficié de l’abandon de Sebastian Baez en début de deuxième set (6/1, 2-0, ab).

Frances Tiafoe (n°20) a quant à lui vu son adversaire Alexander Shevchenko lâcher prise au début de la troisième manche (6/4, 6/1, 1-0, ab). Un succès qui lui ouvre les portes d’un remake de son quart de finale perdu en 2023 face à Ben Shelton (n°14). Le jeune showman n’a eu besoin que de 2h10 pour se défaire du vétéran Roberto Bautista Agut (6/3, 6/4, 6/4), bien aidé par son service et sa puissance de feu (59 coups gagnants dont 17 aces). "J’ai vraiment hâte d’y être, a-t-il confirmé à propos de son futur duel face à son compatriote. Nous avons eu une belle bataille en quarts l'année dernière et je suis sûr que ce sera un autre match popcorn." Plus tard dans la soirée, c’est Taylor Fritz (n°12) qui a fait parler sa mise en jeu pour écarter Matteo Berrettini de son passage (6/3, 7/6(1), 6/1 en 2h09). Le natif de San Diego n’a concédé que huit points et aucune balle de break sur son engagement durant toute la rencontre.

Une bannière étoilée qui a également vu ses principales têtes de proue rallier le troisième tour dans le tableau féminin. En effet, Madison Keys (n°14) et Emma Navarro (n°13) n’ont pas connu de grandes difficultés pour battre respectivement Maya Joint (6/4, 6/0 en 1h02) et Aranxa Rus (6/1, 6/1 en 1h03). Ça passe aussi pour Coco Gauff (n°3), qui a confirmé son excellent premier tour face à Tatjana Maria (6/4, 6/0 en 1h20). Pas totalement satisfaite de la vitesse de ses premières balles, la tenante du titre devra encore un peu plus élever le curseur contre Elina Svitolina (n°27) au troisième tour. "C’est une adversaire très forte, a confirmé Coco. J’ai joué contre elle un peu plus tôt dans l’année à Auckland et c’était un match très difficile. Je sais que je vais devoir jouer mon meilleur tennis si je veux gagner contre elle."

Le chiffre du jour : Djokovic, total 90

Davantage mis en difficulté par la qualité de son adversaire que par les conditions climatiques, Novak Djokovic est devenu hier soir le seul joueur masculin de l’histoire à compter au moins 90 victoires dans chaque levée du Grand Chelem. Face à Laslo Djere (qu’il avait renversé ici-même l’an dernier après avoir été mené deux sets à rien), le champion olympique s’est retrouvé en panne de premières balles (47% sur l’ensemble de la rencontre) et a bien failli perdre le deuxième set après avoir été mené 2-4.

Soigné pour une douleur aux abdominaux à la fin de cette manche, son compatriote a finalement pris la décision d’abandonner en début de troisième set (6/4, 6/4, 2-0, ab). "Honnêtement, le deuxième set aurait dû lui revenir, a concédé le champion en titre. C’était un gros combat, plus de deux heures pour deux sets…J’ai mal servi et sans cette arme, il faut s’accrocher et il faut courir. Les matchs vont devenir de plus en plus difficiles à partir de maintenant mais ça va aller. Je trouverai ma voie comme je l’ai toujours fait au cours de ma carrière." Sur ce point, on ne peut pas donner tort au n°2 mondial, qui affrontera Alexei Popyrin (n°28) pour la troisième fois de l’année en Majeur. En confiance, l’Australien a remporté le plus grand titre de sa carrière il y a quelques semaines à Montréal…

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La mignonnerie du jour : une mini Aryna en tribunes

Si Aryna Sabalenka (n°2) s’est imposée sans sourciller face à Lucia Bronzetti (6/3, 6/1 en 1h01) au deuxième tour, c’est bel et bien une très jeune supportrice de la numéro 2 mondiale qui a attiré tous les regards pendant la partie. Arborant la tenue de match de la championne et une tête de tigre sur l’avant-bras, "Mini Aryna" a eu le bonheur de vivre un moment privilégié avec son idole à l’issue de la rencontre. Une scène beaucoup trop mignonne pour nos petits cœurs d’observateurs.

Zheng s’en sort, pas Krejcikova

Déjà bousculée au premier tour par Amanda Anisimova, la Chinoise Qinwen Zheng (n°7) a de nouveau perdu la manche inaugurale face à Erika Andreeva (6/7(3), 6/1, 6/2 en 2h28) avant de trouver son rythme et de se détacher pour rejoindre Jule Niemeier. Malgré un début de tournoi plus compliqué que prévu, la championne olympique fait toujours preuve d’un sang-froid et d’une maîtrise qui lui permettent de monter en puissance et de trouver des solutions. "Honnêtement, aujourd'hui, je ne suis pas entrée dans le match comme je le voulais, mais je me suis battue jusqu'à la fin et je n'ai jamais abandonné, parce que Erika a continué à avoir des occasions dans le deuxième set, a-t-elle confirmé. Je me suis dit qu’il fallait que je continue à me battre même si c'était une journée difficile. Il faisait très chaud mais le public a souffert avec moi."

C’est en revanche terminé pour la tête de série n°8, Barbora Krejcikova. Auréolée d’un deuxième titre du Grand Chelem à Wimbledon il y a quelques semaines, la Tchèque a été dominée dans de nombreux compartiments du jeu par Elena-Gabriela Ruse, issue des qualifications (6/4, 7/5 en 1h45). Très agressive et en réussite notamment en retour (28 coups gagnants, 20/32 sur deuxième balle adverse), la 122e mondiale a plus que mérité sa première accession au troisième tour d’un Majeur. "Je n’ai pas les mots, c’était tellement un bon match de ma part, s’est réjouie la Roumaine. Barbora est une très bonne joueuse, elle gagne tellement de matchs ! C’est un rêve pour moi […] Je ne sais pas contre qui je jouerai au prochain tour et je m'en fiche pour l'instant, je veux juste profiter ! J'aime beaucoup être à New York, c'est ma ville préférée, alors je profite de chaque instant ici."

Mais au prochain tour justement, elle aura de nouveau fort à faire face à l’une des joueuses en forme du moment, Paula Badosa (n°26). Retombée au-delà de la 100e place mondiale en avril en raison de nombreux pépins physiques, l’Espagnole est arrivée à Flushing Meadows auréolée d’un titre à Washington et d’une demi-finale à Cincinnati. Une confiance et un niveau de jeu retrouvés qui lui ont permis de prendre le meilleur sur Taylor Townsend (6/3, 7/5 en 1h40) et ainsi rallier le troisième tour de l’US Open pour la première fois de sa carrière.

➡️ Le tableau complet du simple dames

La décla’ du jour : Paula Badosa

Très heureuse à l’issue de sa victoire, l’ancienne n°2 mondiale a eu une délicate attention pour son petit ami Stefanos Tsitsipas, avec qui elle disputera l’épreuve du double mixte à New York. "Nous avons hâte d’y être, c’est vraiment agréable de partager le court ensemble. Nous passons du temps sur et en dehors des terrains. C’est vraiment spécial dans un tournoi du Grand Chelem, c’est comme un rêve qui devient réalité. Je lui tire un grand coup de chapeau. Il traverse des moments difficiles, mais c'est un champion et il le restera." Pour rappel, le Grec a été éliminé en simple dès son entrée en lice par Thanasi Kokkinakis.

La remontada du jour : Jiri Lehecka

Malgré la chaleur, l’humidité et un public acquis à la cause de son adversaire, Jiri Lehecka (n°32) n’a jamais baissé les bras lors de son deuxième tour face à Mitchell Krueger. Mené 6/7(5), 0/6, 0-3 après avoir notamment perdu 11 jeux consécutifs, le Tchèque s’est libéré et a lâché ses frappes (67 coups gagnants dont 29 aces) pour inverser spectaculairement la tendance et finalement l’emporter en cinq manches et 3h59 de jeu (6/7(5), 0/6, 6/4, 6/4, 7/5). Au prochain tour, il affrontera Andrey Rublev (n°6), lui aussi auteur d’un impressionnant come-back face au Français Arthur Rinderknech (4/6, 5/7, 6/1, 6/2, 6/2 en 4h06).

L’échange dantesque du jour : Rublev – Rinderknech

Dans la vie de tous les jours, disputer un échange de 37 coups avec Andrey Rublev n’est pas une partie de plaisir. Mais alors sous un soleil de plomb et dans une atmosphère étouffante, cela ressemble à s’y méprendre à un calvaire. C’est ce qu’à vécu le Français, auteur d’un très bon match avant d’être surpasser physiquement par "Rublo".